Le premier pilier de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS), l’assurance-invalidité (AI) et les prestations complémentaires (PC) doivent assurer la subsistance d’une personne au moment de toucher sa rente AVS ou AI.
Le deuxième pilier, c’est-à-dire la prévoyance professionnelle par les caisses de pension, sert à conserver son niveau de vie. À la retraite, les deux piliers couvrent idéalement 60 % de l’ancien revenu professionnel.
Avec la rente AVS, le deuxième pilier (LPP) a pour but de non seulement garantir le minimum vital des personnes retraitées, invalides et survivantes (veufs et veuves, orphelins), mais aussi de maintenir leur niveau de vie. Dans le deuxième pilier, l’accent est mis sur le complément au minimum vital.
Avec un revenu professionnel de 6700 CHF (moyenne en Suisse), la rente de vieillesse s’élève dans l’idéal, selon la représentation légale et grâce au premier et au deuxième pilier, à 4000 CHF. Si en plus, de l’argent a été épargné dans le pilier 3a, il est possible de couvrir l’ancien revenu professionnel jusqu’à 70 %.
Dans le secteur de la culture, avec un revenu professionnel moyen de 3300 CHF par mois, 60 % représentent environ 2000 CHF par mois. C’est nettement moins que le minimum vital nécessaire pour une personne seule, sans parler d’un couple marié ou d’une famille. Pour couvrir le minimum vital, il faut des prestations complémentaires (PC).
Les rentes du premier pilier sont plafonnées : même les hauts revenus professionnels ne sont couverts que jusqu’au minimum vital dans le premier pilier. Celles et ceux qui gagnent beaucoup n’ont pas une rente beaucoup plus élevée que celles et ceux qui gagnent peu.
Si quelqu’un n’a par exemple pas de revenu professionnel ou qu’un revenu professionnel très bas, mais qu’il paie chaque année, sans faute, la cotisation minimale AVS, il recevra une rente AVS minimale de 1260 CHF par an. Celles et ceux qui génèrent un revenu professionnel soumis à l’AVS de 7560 CHF et plus par mois ne voient pas leur rente AVS multipliée, mais seulement doublée par rapport au montant minimum, pour un total de 2520 CHF par mois. C’est le principe de solidarité : les cotisations des hauts revenus participent au financement des rentes des bas revenus.
Des études sur le revenu dans le secteur de la culture montrent que peu de travailleur·euse·s de la culture ont un deuxième pilier ou un pilier 3a. Pourtant, il serait important d’assurer la part du revenu qui est supérieure au minimum vital dans le deuxième pilier (caisse de pension, prévoyance professionnelle LPP) ou d’économiser dans le pilier 3a.
Le défi réside dans le fait que peu de travailleur·euse·s de la culture salarié·e·s atteignent un revenu suffisant pour être assuré·e·s à titre obligatoire dans la prévoyance professionnelle.
Mais il existe des possibilités pour adhérer à titre volontaire à une caisse de pension, aussi bien pour les personnes salariées que pour les travailleur·euse·s indépendant·e·s : dans le régime surobligatoire, les caisses de pension peuvent choisir d’assurer les revenus inférieurs au seuil d’entrée (le minimum LPP de 22 680 CHF).
Certaines caisses de pension assurent le revenu dès le premier franc. Les travailleur·euse·s de la culture qui sont membres d’une association professionnelle peuvent adhérer à titre volontaire à une caisse de pension.
Le revenu professionnel a une influence sur le montant de la rente. Plus le revenu est élevé, plus la rente l’est aussi. En revanche, la part du revenu professionnel qui a une influence sur le montant de la rente est plafonnée. Le revenu professionnel maximum à influencer le montant de la rente du premier pilier (AVS et AI) s’élève à 90 720 CHF par an, soit 7560 CHF par mois, pour l’ensemble des revenus soumis à l’AVS.
Cela signifie donc qu’une personne occupant un seul emploi et gagnant en moyenne 7560 CHF ou plus chaque mois perçoit du premier pilier une rente maximale de l’AVS ou de l’AI de 2520 CHF par mois, à condition de ne pas avoir de lacunes de cotisations AVS et d’avoir payé ses cotisations AVS chaque année.
En complément, le deuxième pilier lui verse 2000 CHF supplémentaires par mois, en fonction de la caisse de pension et du modèle d’assurance. Elle perçoit donc une rente de 4500 CHF, soit environ 60 % de son ancien revenu professionnel.
Pour les possibilités d’augmenter sa rente, voir Prévoyance professionnelle LPP.
Les travailleur·euse·s de la culture indépendant·e·s et les personnes avec de petits taux d’activité qui ne choisissent pas volontairement de s’assurer dans une caisse de pension ne perçoivent que la rente du premier pilier (AVS ou AI). Même si ces personnes ont en moyenne gagné 7560 CHF et plus par mois et qu’elles ont chaque année payé la cotisation minimale AVS, donc sans aucune lacune de cotisations, la rente ne dépassera pas 2520 CHF par mois. Pour une ancienne rémunération de 7560 CHF par mois, ils n’atteignent donc que 33 % de leur ancien revenu professionnel.
Pour les possibilités d’augmenter la rente, voir Assurance-vieillesse et survivants (AVS).
Pour les possibilités d’adhérer à titre volontaire à une caisse de pension, voir Prévoyance professionnelle LPP.